
En toute honnêteté, le spectacle offert n'est pas si immonde qu'on a pu le dire. Il est vrai que ce qui est représenté est tout à fait amoral, mais la représentation même peine à être convaincante, hormis de rares scènes comme le pinçage et les effets gores soignés.
La cause principale en est le manque flagrant de crédibilité de l'actrice principale : elle ne crie, ne se débat ou ne se plaint qu'à de très rares occasions; ce qui semble dérisoire étant donné le traitement qu'elle subit. D'autre part, les "comptes" spectaculaires de claques, de tours de chaise à roulettes ou d'heures passées à écouter du bruit sont une ficelle un peu grossière pour induire l'atrocité de l'action. Enfin certaines séquences, comme le lancer de viscères, traînent désespérément en longueur et suggèrent plus l'ennui qu'autre chose.
Cependant, réalisé pour un budget ridicule pour une chaîne du câble et le marché de la vidéo, ce court-métrage d'une quarantaine de minutes a irrémédiablement fait date dans l'Histoire du cinéma d'horreur. En effet, son concept original de se débarrasser de toute narration, de sortir l'horreur d'un quelconque contexte pour la présenter telle quelle, crée un profond malaise.

Alors que le même spectateur peut encaisser sans sourciller un contenu autrement plus corsé s'il est servi dans un joli emballage de justifications et de valeurs ou d'humour, il aura plus de mal à digérer jusqu'au bout cette dégradation gratuite d'une femme : il est confronté ici à un miroir dérangeant de son voyeurisme et de son goût du spectaculaire.

A propos du film :
Il est à noter que, ce premier épisode servant malgré lui de mètre étalon pour l'ensemble de la série, il tend à faire passer le reste (à l'exception de Flowers of Flesh and Blood, voire de Mermaid in a Manhole) pour un divertissement de seconde zone.
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